Qualiopi : gérer un audit défavorable

Un audit Qualiopi défavorable fait toujours un petit choc… mais ce n’est pas une fin de parcours. C’est un signal qu’il faut reprendre votre système qualité en main et, bien géré, cela peut au contraire renforcer la crédibilité de votre organisme de formation.

1. Audit Qualiopi défavorable : de quoi parle-t-on ?

La certification Qualiopi repose sur un cycle de trois ans, avec un audit initial, puis un audit de surveillance et un audit de renouvellement. À chaque étape, l’auditeur vérifie votre conformité au Référentiel national qualité (RNQ).

Un audit est dit « défavorable » lorsque le rapport fait apparaître au moins une non-conformité majeure non levée, qui bloque la décision de certification ou entraîne une suspension du certificat.

On distingue :

  • la non-conformité mineure, qui traduit un respect partiel de l’indicateur sans remettre en cause la qualité globale de la prestation ;

  • la non-conformité majeure, qui reflète un manquement important et empêche la délivrance ou le maintien de la certification tant qu’elle n’est pas corrigée.

Les textes prévoient en général un délai de trois mois pour lever une non-conformité majeure, à compter de la date de l’audit. Au-delà de cinq non-conformités mineures non levées, on bascule d’ailleurs juridiquement vers une non-conformité majeure.

L’enjeu n’est donc pas seulement de réussir l’audit, mais de traiter ces écarts comme des signaux pour consolider votre dispositif.

2. Garder la tête froide : analyser le rapport d’audit

La première étape après un résultat défavorable consiste à analyser le rapport à froid, sans se focaliser sur le verdict. Il s’agit de reprendre chaque non-conformité telle qu’elle est formulée, d’identifier l’indicateur concerné, de distinguer clairement majeures et mineures avec leurs délais, puis de regrouper les écarts par grandes thématiques : information des publics, contractualisation, suivi des stagiaires, évaluation, amélioration continue, etc.

Si certains points restent flous, un échange avec le certificateur ou l’auditeur permet de préciser ce qui est réellement attendu comme preuve ou comme évolution des pratiques, afin d’éviter de produire des documents à côté de la cible.

Associer la direction, le référent qualité et des opérationnels (formateurs, chargé·e·s de formation, fonctions support) aide à confronter le regard « terrain » à la lecture du rapport et à faire émerger les causes structurelles des écarts : process jamais formalisé, consignes peu claires, usage incomplet des outils, etc.

3. Construire un plan d’actions correctives solide

C’est le cœur de la gestion d’un audit défavorable : transformer les non-conformités en plan d’actions crédible, piloté et réaliste.

Pour chaque non-conformité, vous pouvez formaliser une fiche simple :

  1. cause de l’écart : procédure inexistante, document obsolète, pratique non homogène, manque de traçabilité, changement d’équipe ;

  2. action corrective : création ou mise à jour d’une procédure, adaptation d’un modèle, ajout d’un jalon de suivi, paramétrage d’un outil ;

  3. responsable et échéance : qui fait quoi, pour quand, en intégrant les délais réglementaires ;

  4. preuves attendues : dossiers mis à jour, extraits d’outils, comptes rendus.

Deux points sont essentiels pour les certificateurs : la cohérence d’ensemble (un système qualité compréhensible et appliqué) et la mise en œuvre réelle. Un document vide ou jamais utilisé sera considéré comme non conforme, même s’il existe le jour de l’audit. 

4. Organiser le dialogue avec le certificateur

Une fois le plan d’actions lancé, il faut piloter la phase de rattrapage avec le certificateur.

La plupart des organismes de certification s’appuient sur une plateforme dédiée pour le dépôt des réponses aux non-conformités et des preuves associées. L’auditeur examine ensuite ces éléments pour valider – ou non – la levée des écarts.

Selon les cas, un audit complémentaire peut être organisé, à distance ou sur site, pour vérifier la bonne mise en œuvre des actions.

Deux grands scénarios se présentent ensuite :

  1. les non-conformités sont levées dans les délais : la certification est délivrée ou maintenue ;

  2. des non-conformités majeures persistent ou les délais ne sont pas tenus : la certification peut être suspendue, voire refusée ou retirée, avec la nécessité de repasser par un nouvel audit initial.

D’où l’importance d’un suivi de projet rigoureux : tableau de bord des actions, points réguliers avec le référent qualité, validation interne des preuves avant envoi.

5. Transformer l’échec en levier de progrès

Bien géré, un audit défavorable peut devenir un accélérateur de professionnalisation pour votre organisme. Au lieu de viser seulement la levée de NC, il s’agit d’utiliser ce diagnostic comme un levier de structuration durable. 

Trois axes de travail sont particulièrement structurants :

  1. stabiliser votre système de preuves : cartographie des preuves par indicateur, règles d’archivage, vérifications régulières de la complétude des dossiers ;

  2. installer des rendez-vous qualité : revues périodiques des indicateurs, réclamations et écarts, décisions d’amélioration

  3. anticiper les prochains audits : audit blanc, mise à jour du référentiel interne, montée en compétences du référent qualité et des équipes.

Dans cette logique, Qualiopi n’est plus seulement un passage obligé pour accéder aux financements, mais un outil de pilotage de votre offre, au service de la satisfaction des bénéficiaires et des financeurs.

6. Pourquoi se faire accompagner après un audit défavorable ?

Un audit défavorable arrive souvent dans des structures déjà très sollicitées : charge opérationnelle forte, développement de nouvelles offres, contraintes de calendrier. Le risque est alors de traiter l’audit « en urgence », sans consolider réellement le système qualité.

Un cabinet de conseil spécialisé comme BMG Consulting peut :

  • réaliser un diagnostic post-audit pour prioriser les actions à mener ;

  • remettre à plat vos procédures, vos modèles et votre système de preuves, en tenant compte de vos réalités métiers ;

  • accompagner votre équipe dans la formalisation des réponses au certificateur, la préparation d’un éventuel audit complémentaire et la mise en place d’une amélioration continue.

L’objectif n’est pas seulement de sauver la certification, mais de faire de cet épisode un point d’appui pour renforcer durablement la qualité de vos actions de formation et la confiance de vos partenaires.

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