Pour beaucoup d’organismes de formation, une même question revient : « Faut-il être au RNCP pour proposer des formations finançables par le CPF ? ».
Derrière cette interrogation se joue la visibilité sur Mon Compte Formation et la crédibilité des parcours certifiants.
1. RNCP : le socle de la certification professionnelle
Le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) recense les certifications qui attestent officiellement de compétences professionnelles. Il est géré par France compétences, autorité nationale de la formation professionnelle et de l’apprentissage.
Une certification RNCP :
- correspond à un métier ou une fonction repère ;
- est structurée en blocs de compétences ;
- fait l’objet d’un examen d’enregistrement et de contrôles portant sur la qualité du dispositif et l’insertion des titulaires.
Pour un organisme de formation, être porteur ou partenaire d’une certification RNCP, c’est disposer d’un référentiel clair (activités, compétences, critères d’évaluation) et d’un cadre reconnu par les employeurs, les financeurs et les apprenants.
C’est aussi une porte d’entrée vers certains financements, dont le CPF lorsque la certification est éligible.
2. CPF : un droit individuel centré sur les certifications
Le Compte personnel de formation (CPF) est un droit attaché à la personne, alimenté chaque année en euros et mobilisable tout au long de la vie professionnelle pour financer des actions de formation. Il s’adresse à l’ensemble des actifs.
Les droits sont consultables sur la plateforme Mon Compte Formation, gérée par la Caisse des dépôts.
Depuis cet espace, le titulaire choisit une formation, sollicite un devis et peut, si son solde est insuffisant, mobiliser des cofinancements (employeur, France Travail, Région…).
Mais le CPF ne finance pas « toutes les formations ». L’article L.6323-6 du Code du travail encadre strictement l’éligibilité : sont notamment finançables les actions préparant à une certification enregistrée au RNCP ou au Répertoire spécifique (RS), ainsi que les formations préparant un ou plusieurs blocs de compétences d’une certification RNCP.
3. RNCP et CPF : une articulation très structurée
Le CPF finance des parcours certifiants, et le RNCP est l’un des principaux répertoires qui listent ces certifications. Sans inscription au RNCP (ou au RS), une formation « catalogue » ne peut pas, en principe, être proposée sur Mon Compte Formation.
Pour un organisme de formation, cela ouvre plusieurs voies possibles :
- devenir organisme certificateur et faire enregistrer sa propre certification au RNCP ;
- s’adosser à un certificateur existant via une convention de partenariat ou de sous-traitance ;
- orienter certains projets vers le Répertoire spécifique lorsque l’objectif porte sur des compétences ciblées.
Une fois la certification enregistrée, l’OF peut construire :
- des parcours complets préparant à l’obtention de la certification ;
- des parcours par blocs de compétences, finançables séparément par le CPF ;
- une offre lisible sur Mon Compte Formation, avec des fiches détaillant objectifs, résultats attendus, niveau, modalités d’évaluation.
4. RNCP et CPF : ce que cela change pour votre offre
Inscrire une certification au RNCP ne rend pas automatiquement tous vos modules éligibles au CPF. Ce qui compte, c’est le lien explicite entre la formation proposée et la certification : préparation à l’ensemble du titre, à un bloc de compétences identifié, ou à une certification RS complémentaire.
À l’inverse, toutes les formations finançables par le CPF ne reposent pas sur le RNCP : certaines relèvent du Répertoire spécifique, d’autres concernent l’accompagnement à la VAE, le bilan de compétences ou, sous conditions, des actions liées au permis de conduire.
Pour les organismes de formation, l’enjeu est donc d’éviter deux écueils :
- réduire le RNCP à un simple « ticket d’entrée CPF », sans réflexion sur la valeur de la certification pour l’employabilité ;
- renoncer à tout projet de certification au motif qu’il serait trop complexe, et se priver durablement d’une partie de la demande.
5. Clarifier sa stratégie RNCP / CPF
Avant de déposer un dossier d’enregistrement, quelques questions structurantes s’imposent :
- Quel besoin métier ou de reconversion souhaitez-vous adresser ? Un titre RNCP est pertinent lorsqu’il vise un métier ou une fonction repère avec un enjeu d’insertion ou de mobilité professionnelle.
- Votre offre actuelle se prête-t-elle à une structuration en blocs de compétences ? Si vos parcours sont déjà organisés autour de compétences opérationnelles, la déclinaison en blocs RNCP sera plus fluide.
- Vos publics ont-ils besoin d’un titre de niveau (RNCP) ou d’une reconnaissance ciblée ? Dans certains cas, viser le Répertoire spécifique est plus cohérent qu’un RNCP de niveau.
En parallèle, une veille active sur France Compétences et Mon Compte Formation permet de repérer les certifications proches de votre projet et d’analyser leurs niveaux, leurs publics cibles et leurs résultats en matière d’insertion.
6. Le rôle de l'accompagnement
Pour beaucoup d’organismes, le couple RNCP/CPF est à la fois une opportunité et un terrain technique : dossiers d’enregistrement, preuves à rassembler, ingénierie de certification, articulation avec Qualiopi et avec le Numéro de déclaration d’activité.
Un cabinet spécialisé comme BMG Consulting peut vous aider à :clarifier vos objectifs (certification propre, partenariat, positionnement CPF), analyser votre offre existante et identifier les parcours à fort potentiel certifiant, sécuriser vos projets d’enregistrement au RNCP, en cohérence avec les exigences de France compétences et organiser vos processus internes pour faire vivre la certification dans la durée.