1. Pourquoi l’indicateur 26 est stratégique pour votre organisme de formation
L’accès à la formation des personnes en situation de handicap est une obligation légale et un marqueur fort de la qualité de votre offre. Le Code du travail rappelle que les personnes handicapées doivent pouvoir accéder à l’ensemble des dispositifs de formation prévus par la loi, au même titre que tout autre public.
Dans ce contexte, l’indicateur 26 de Qualiopi joue un rôle clé : il mesure votre capacité à accueillir, accompagner, former ou orienter les personnes en situation de handicap, non pas de manière ponctuelle, mais en vous appuyant sur de vraies expertises, des outils concrets et un réseau de partenaires identifié.
Pour un organisme de formation, un CFA ou une structure multi-sites, bien travailler l’indicateur 26, c’est à la fois sécuriser son audit et renforcer son image d’acteur engagé et inclusif.
2. Ce que dit exactement l’indicateur 26 du Référentiel National Qualité
L’indicateur 26 est intégré au critère 6 du RNQ, consacré à “l’inscription et l’investissement du prestataire dans son environnement professionnel”.
Son énoncé officiel est le suivant :
« Le prestataire mobilise les expertises, outils et réseaux nécessaires pour accueillir, accompagner/former ou orienter les publics en situation de handicap. »
Quelques points clés à retenir :
Indicateur commun : il s’applique à toutes les catégories d’actions – actions de formation, bilans de compétences, VAE, apprentissage.
Applicabilité même sans public handicap accueilli : vous devez démontrer que vous êtes prêt à accueillir une personne en situation de handicap, même si ce cas ne s’est pas encore présenté.
Niveau d’exigence élevé : l’auditeur ne se contente pas d’une phrase dans un livret d’accueil ; il attend une organisation, des process et un réseau réellement mobilisables.
Non-conformité majeure : en pratique, l’indicateur 26 ne donne pas lieu à une non-conformité mineure. Une absence totale de prise en compte du handicap peut mener à une non-conformité majeure, avec obligation d’actions correctives sous peine de suspension de la certification.
3. Accessibilité et handicap : ce que l’auditeur va réellement regarder
L’indicateur 26 ne se limite pas à l’accessibilité des locaux. Il couvre l’ensemble du parcours de formation, de l’information initiale jusqu’au suivi post-formation.
3.1. Des informations claires avant l’entrée en formation
Un auditeur va vérifier que vos supports d’information :
- mentionnent la possibilité d’accueillir des personnes en situation de handicap ;
- expliquent comment le public peut signaler ses besoins spécifiques (formulaire, e-mail dédié, référent handicap, etc.) ;
- indiquent, le cas échéant, les limites objectives de vos capacités d’accueil (locaux non accessibles, contraintes techniques…), ainsi que vos solutions d’orientation vers des partenaires mieux équipés.
Cette transparence répond à l’exigence d’égalité d’accès à la formation pour les personnes handicapées.
3.2. Un parcours adaptable et pensé en amont
L’auditeur va chercher à savoir si vous êtes en mesure d’adapter réellement :
- les supports pédagogiques (documents en format numérique, police agrandie, supports audio, sous-titres, etc.) ;
- le rythme et la durée (temps supplémentaires pour les évaluations, pauses, modularisation du parcours…) ;
- les modalités (présentiel, distanciel, mixte, accompagnement individuel).
L’Agefiph, par exemple, propose des aides financières pour adapter les situations de formation (aménagements matériels, équipements spécifiques, compensation du handicap), ainsi que des conseils pour sécuriser les parcours.
3.3. Des expertises et un réseau identifiés
L’indicateur 26 insiste sur la mobilisation d’expertises, d’outils et de réseaux.
Concrètement, l’auditeur va regarder si :
- un référent handicap est clairement identifié au sein de l’organisme (ou du groupe) et si ses missions sont définies ;
- vous savez vers qui vous tourner pour étudier une situation complexe :
- Ressource Handicap Formation (RHF) de l’Agefiph, qui accompagne les OF pour organiser l’accessibilité des formations ;
- réseau Cap emploi, spécialisé dans la préparation, l’accompagnement et le maintien dans l’emploi des personnes handicapées
- France Travail, MDPH, Fiphfp, services de santé au travail, etc.
- ces partenaires sont identifiés (annuaire, fiches contacts, conventions, mails) et effectivement mobilisables.
4. Exemples de preuves attendues pour l’indicateur 26
Pour démontrer votre conformité, vous pouvez constituer un “dossier handicap” qui rassemble des preuves structurées. À titre d’exemple :
- Gouvernance & organisation
- Fiche de poste ou lettre de mission du référent handicap ;
- organigramme mentionnant ce référent au niveau siège ou multi-sites ;
- procédures internes décrivant le traitement d’une demande d’aménagement de formation.
- Réseau de partenaires
- liste des partenaires identifiés : Agefiph / Ressource Handicap Formation, Cap emploi, MDPH, associations spécialisées, entreprises adaptées, etc. ;
- traces d’échanges (e-mails, comptes rendus de rendez-vous, participation à des webinaires, conventions, co-construction de parcours).
- Accessibilité des formations
- fiches “accessibilité” dans les descriptifs de formation (site web, catalogue, fiches PDF) ;
- exemples de parcours aménagés : temps supplémentaire à une évaluation, adaptation des modalités d’examen, utilisation d’un logiciel de synthèse vocale, organisation d’une salle spécifique ;
- preuves du recours à des aides financières pour des aménagements.
- Sensibilisation des équipes
- attestations de participation à des webinars ou formations sur le handicap ;
- supports internes de sensibilisation (guides de bonnes pratiques, fiches réflexes, e-learning).
L’objectif n’est pas de multiplier les documents, mais de montrer que votre dispositif est cohérent, vivant et utilisé.
5. Les erreurs fréquentes à éviter en audit
Quelques écueils reviennent régulièrement lors des audits Qualiopi sur l’indicateur 26 :
- Se limiter à une phrase dans le livret d’accueil
Par exemple : “Nous accueillons les personnes en situation de handicap” sans aucune procédure, aucun contact dédié, aucune preuve d’action. - Confondre accessibilité des locaux et prise en compte du handicap.
Avoir un bâtiment conforme aux normes d’accessibilité est important, mais cela ne suffit pas : l’indicateur 26 porte aussi sur la pédagogie, les aménagements de parcours et la mobilisation du réseau. - Désigner un référent handicap “de façade”
Un nom posé dans un organigramme, mais aucun temps dédié, aucune sensibilisation, aucun lien avec les acteurs spécialisés : l’auditeur le repère très vite. - Ne rien prévoir “au cas où”. Certains organismes expliquent n’avoir jamais accueilli de personne en situation de handicap. Ce n’est pas un motif valable : le référentiel exige de montrer que vous êtes prêts à le faire.
6. Aller au-delà de la conformité : un levier RH et RSE
Travailler sérieusement l’indicateur 26, c’est aussi :
- élargir votre public et répondre à la priorité nationale d’inclusion des personnes handicapées ;
- renforcer votre politique RSE et votre marque employeur, en particulier pour les grands groupes ;
- améliorer globalement la qualité de vos parcours : beaucoup d’aménagements pensés pour le handicap (clarté des consignes, supports variés, rythme adapté) profitent à tous les apprenants.
7. Comment BMG Consulting peut vous accompagner sur l’indicateur 26
Pour des structures déjà engagées dans des démarches multi-certifications ou des projets complexes (multi-sites, CFA, grands groupes), l’indicateur 26 nécessite souvent une vision d’ensemble : articulation avec la politique handicap, harmonisation des pratiques, sécurisation des preuves au niveau siège et terrain.
BMG Consulting peut vous aider à :
- réaliser un diagnostic ciblé de votre dispositif handicap au regard du RNQ ;
- structurer votre réseau de partenaires (Agefiph, Cap emploi, France Travail, acteurs locaux) et formaliser les circuits de mobilisation ;
- outiller vos équipes (référentiel documentaire, procédures, fiches réflexes, trames de preuves) ;
- préparer vos audits Qualiopi (initial, surveillance, renouvellement) en sécurisant l’indicateur 26 dans une logique d’amélioration continue.
Travailler l’indicateur 26 c’est l’occasion de faire de l’accessibilité et du handicap un axe fort de votre stratégie de formation.
Et c’est précisément là que l’accompagnement d’un cabinet expert fait la différence.